Ceci est une histoire vraie. Elle a été racontée par ma mère dans un petit livre qu'elle a écrit et illustré pour ma nièce Geneviève. Toutes, nous avons pleuré en lisant ce beau texte. Mais je laisse la parole à ma maman. Les faits racontés se passent en 1934.
"Parfois, l'hiver, quand le temps était trop maussade et que la neige et le vent effaçaient le chemin de terre, mon père attelait notre vieille Fine à la carriole et venait nous chercher à l'école. C'était alors un plaisir de faire une promenade en traîneau, bien enfouis sous les couvertures de fourrure, bercés par le pas lent, régulier et sûr de notre belle jument rose. Non, Fine n'était pas vraiment rose. Mais comme beaucoup de chevaux descendants de la race percheronne, elle avait un joli poil beige pâle (on dit une robe), une lourde crinière et une longue queue d'un beau blond doré.
Fine est morte tragiquement un jour d'été alors qu'elle broutait en plein champ avec son inséparable compagnon Jo le bronco noir. Ils furent tous deux frappés par la foudre durant un terrible orage: mon père n'avait pas eu le temps d'aller les chercher pour les mettre à l'abri dans l'écurie. Quand papa nous apprit que Fine était morte, j'eus beaucoup de chagrin et je pleurai longtemps. J'avais neuf ans alors. Puis après quelques semaines je me consolai en pensant que ma Fine était enfin libérée des durs travaux de la ferme comme tirer la charrue pour les labours, ou traîner les lourdes charretées de gerbes d'avoine, et qu'elle vivait maintenant pour l'éternité, heureuse dans des pâturages toujours tendres et verts, et que dans la grande lumière d'or du paradis elle était plus belle encore et vraiment rose."
Dessin et texte: Jeanne Larouche Villeneuve
jeudi, octobre 06, 2005
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